[Science News] - Une veste en cuir de champignon ? Faire grandir la mode durable, c'est possible !

lun. 19 mai

À la recherche de nouveaux matériaux alliant durabilité et textures inédites, des chercheurs du département de microbiologie de la VUB explorent le mycélium — le réseau souterrain de filaments fongiques — comme alternative au cuir traditionnel et à ses équivalents synthétiques. Fungal Skin: Macro est une veste confectionnée à partir d’un matériau mycélien cultivé en laboratoire. 

Réalisée et fabriquée par la doctorante Annah-Ololade Sangosanya, cette veste a été exposée à la Milan Design Week 2025. Ce textile vivant propose une alternative à la fois écologique et esthétique au cuir synthétique, car il est 100 % biosourcé et biodégradable. Le dégradé de couleurs a été obtenu sans recours à des teintures, démontrant l’engagement supplémentaire du matériau en faveur de la durabilité.

‘Fungal Skin: Macro est l’un des rares objets de grande taille réalisés à partir de “feuilles de mycélium” de grande dimension, marquant une étape cruciale vers la mise à l’échelle de cette nouvelle technologie. Bien que ce premier prototype soit prometteur pour l’avenir de ce matériau, des recherches et des connaissances supplémentaires sont nécessaires pour l’améliorer et le perfectionner. 

Mario Amalfi, mycologue spécialiste des polypores au Jardin botanique de Meise, collabore à ce projet depuis janvier 2025 afin d’explorer les liens entre taxonomie, phylogénie, caractéristiques microscopiques et propriétés des “peaux de mycélium”. Cette collaboration est essentielle pour relier les connaissances « classiques » en mycologie aux propriétés potentielles des matériaux, mais aussi pour identifier de nouvelles souches fongiques exploitables dans ce domaine, élargissant ainsi le champ des applications possibles des matériaux fongiques.

« Le domaine des matériaux à base de mycélium est déjà très interdisciplinaire, réunissant biotechnologie, science des matériaux et design. Mais le lien qui nous manquait vraiment — et peut-être le plus important — était la compréhension de l’organisme lui-même et de la diversité fongique. Le partenariat avec le Jardin botanique de Meise nous permet véritablement de repousser les limites des matériaux mycéliens, en identifiant de nouvelles fonctionnalités jusque-là insoupçonnées et en découvrant des possibilités inédites grâce aux vastes connaissances de Mario sur la biodiversité fongique », explique Annah-Ololade.

Au-delà du vêtement lui-même, cette veste raconte une histoire : un parcours, de la boîte de Petri à la pièce à porter. Elle est accompagnée d’une vidéo « making-of » retraçant tout le processus, de la culture du matériau en laboratoire jusqu’à sa construction finale, offrant un aperçu de la fusion entre microbiologie et design.


> Vidéo Making-of

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